3 mois après notre rencontre avec le Jaguar et son petit (1) c’est la Harpie féroce qui nous est donnée à observer !
Ces deux espèces ont une particularité sur le reste du monde animal de la forêt amazonienne, ils sont en haut de la chaîne alimentaire !
Qu’est ce que cela change dans leur quotidien ?
Que l’on parle d’oiseaux, de mammifères, de reptiles, d’amphibiens, d’arthropodes, finalement tous les vertébrés et invertébrés passent une grande bonne partie de leur journée, et de la nuit, en état d’alerte, d’hypervigilance, et/ou de mise en place plus ou moins constante et plus ou moins consciente de stratégies de défense face à leurs différents prédateurs !
En effet, chaque minute, chaque déplacement, chaque nouveau milieu dans lequel ils s’aventurent, peut cacher un prédateur.
Des cachettes potentielles doivent donc être en permanences repérées, au cas où, et une surveillance constante mis en place, voir des comportements de défense (fuite, immobilisation, riposte etc…)
Le danger peut venir du sol, des arbres, des airs, de partout pour certaines espèces !
Cette « peur » ou anticipation/vigilance d’un prédateur, est une composante structurante du quotidien de l’immense majorité de la faune de la planète !
(Pour parler des animaux, certains ne parlent pas de peur ou de conscience du risque, mais de mémoire ou de transmission de données via le code génétique au cour de million d’années d’évolution au sein des milieux, et/ou de syndrome post traumatique suite à l’expérience d’une attaque, d’autres encore ne retiennent et ne leur accordent que l’instinct de survie)
C’est difficile pour nous, Homo sapiens sapiens de le concevoir car nous avons perdu cette composante, ce risque de la prédation.
Nous avons œuvré pour écarter les risques de prédation au maximum et évoluer dans des milieux dénués de ce risque.
En France, lorsque nous quittons notre maison pour aller faire des courses, lorsque nous partons en vacance, lorsque nous allons nous balader, on a pas peur de se faire manger à chaque déplacement.
Ceci dit l’expérience de la forêt Amazonienne, et les immersions dans des milieux naturels alors que nous sommes déconnectés du vivants nous forcent à retrouver cette appréhension, ce risque de prédation.
Il suffit, pour imager cela, d’observer la réaction de la grande majorité des personnes face à un serpent, et ce même en France, où les risques de mortalité suite à une morsure sont très proches de zéro(2)
On peut alors penser que les superprédateurs, comme le Jaguar et cette Harpie, comme nous, ne se soucient guère du risque de prédation, ou tout du moins très peu.
Mais, bien qu’ils n’aient pas eux même de prédateurs qui les ont mis à leur menu quotidien, il existe bien des nuances et ils ne sont pas totalement déconnectés de cette part de risque, de prédation, qui reste inhérente à toutes les espèces.
En effet l’homme reste un prédateur (réel ou ressenti) pour ces espèces en haut de la chaîne alimentaire, que ce soit simplement par nos caractéristiques physiques qui les invitent à se méfier, ou directement par nos comportements, la chasse ( recherche de trophé ou de gibier) ou indirectement par la fragmentation et destruction de l’habitat ; la présence des Hommes fait souvent reculer plus loin ces superpredateurs.
Et la deuxième nuance intervient lors de la reproduction, ces superpredateurs redeviennent des proies pour différentes espèces lorsqu’ils sont au stade d’oeufs/ d’oisillons, de juvéniles ou d’immatures. Le prédateur predaté…
Les jeunes et surtout les adultes sont alors observés à mettre en place des stratégies d’évitement de ces risques, comme toutes les espèces de cette planète, pour protéger leurs progénitures.
La vie et la mort sont éminemment ancrés dans nos existences et des stratégies plus ou moins conscientes et de manière plus ou moins récurrentes dans le quotidien sont mises en place, en fonction, entre autres, de notre position dans la chaîne alimentaire.
(1) Rencontre avec le Jaguar et son petit :
www.facebook.com/103925808270545/posts/324335909562866/
(2)Pourquoi cette année je vais apprendre à cohabiter avec les serpents :
www.facebook.com/103925808270545/posts/184517120211413/
Harpia harpya – Guyane Française- France – Février 202
Votre commentaire