Présentation d’un des plus magnifiques papillons de nos jardins et conseils pour l’aider !

Le Flambé (Iphiclides podalirius), porte aussi le joli nom de Voilier !
Cette magnifique rencontre du jour est un privilège, car ce papillon a été en forte régression et a déjà disparu de certaines région.
La régression a été en partie expliquée par l’abandon des pratiques agro-pastorales, accentuée par l’industrialisation, l’urbanisation et l’intensification des pratiques agricoles, les épandages de biocides, la disparition des bocages et des prairies fleuries et continue avec la pression intense des activités humaines sur nos écosystèmes qui continue de croître : un département français s’artificialise tous les 10ans…
Pourtant le déclin des espèces n’a pas lieu partout et on a le pouvoir de changer les choses, chacun à sa mesure !En effet l’inverse s’observe sur les lieux qui décident d’accueillir le vivant !Ici, chaque année ce sanctuaire de biodiversité PermaFaune dans le haut Var accueille de plus en plus d’espèces, pour notre plus grand bonheur ! (Cf bas d’article : comment aider ces papillons)
Certains plus chanceux encore auront le droit à cet instant unique que représentent les vols nuptiaux, que l’on appelle pariade, au sommet de collines (ou plus petits promontoires) dégagées. Pour s’élever, les papillons utilisent les courants ascendants comme le font nos rapaces et nos parapentistes
Pendant que d’autres, se posent, bien à vue, sur des rameaux ensoleillés (comme ici sur ce romarin en fleur, nous permettant une observation sensationnelle!)
Ce comportement est expliqué, en plus de butiner ce romarin, par le fait qu’il s’agit d’un papillon thermophile, qui aime donc la chaleur, et il été servi en ce moment avec ces beaux jours provençaux qui se succèdent.
Cela explique également que plus on monte dans le nord de la France plus il se raréfie.
Le mâle et la femelle sont identiques, ils portent ces grandes rainures noires verticales partant du haut de l’aile descendant mais n’allant pas jusqu’en bas. Le tout sur un fond crème.
On aperçoit nettement deux ocelles orangées et de splendides taches bleues qui apparaissent à la lumière sur l’extrémité des ailes postérieures. Seule la taille diffère, la femelle étant plus grande.
Attention à ne pas le confondre avec le Machaon qui a également ces ocelles oranges et ces tâches bleues, mais il n’aura pas les rainures « tigrées » du flambé !
Fait intéressant :
Ce papillon a des antennes et des yeux des deux côtés du corps ! Ou du moins c’est ce qu’il veut nous faire croire….
L’évolution a doté la queue de deux « antennes », plus longues que les réelles antennes de l’autre côté, et de deux points / ocelles en formes d’yeux, également plus gros que les réels yeux du papillon.
Pourquoi ?
Les entomologistes parlent d’une incitation aux oiseaux à piquer du bec le mauvais côté du papillon, et ainsi lui faire bénéficier d’une chance de s’échapper !
Une protection contre les prédateurs donc, bien que d’autres hypothèses ne sont pas à exclure en parallèle !A notre plus grand bonheur il apprécie particulièrement les jardins vivant comme on le propose dans le haut Var.
En effet son habitat propice est un milieu/versant chaud pierreux ou rocheux, avec des zones en friches et les zones de végétation très clairsemées et buissonnantes.
Il appréciera aussi les vignes à l’abandon et autres zones anciennement cultivées.

Comment les aider ?
Comme on l’a vu avec l’Aurore, si on souhaite aider un papillon, il convient de se demander quelle est sa plante hôte : Ici la chenille s’émancipera sur le prunellier.On en retrouve également sur l’aubépine, amélanchiers, les pêchers, amandiers, pruniers, cerisiers.
On peut ainsi intégrer ces différentes espèces au verger ou/et dans nos haies à essences variées.
En aidant ce magnifique papillon, on s’offre en plus de belles récoltes, ainsi que de gros coups de pouces donnés aux insectes avec les diverses floraisons et habitats, ainsi qu’aux oiseaux avec ces ressources en fruits à différentes saisons.
Favoriser son habitat propice, comme cité précédemment, même à l’échelle d’un jardin on peut créer une zone dédiée en y créant un micro habitat ouvert sur un versant sud bien exposé en y aménageant roches, pierres, friches et plantes nectarifères.
Planter des fleurs riches en nectar, et les choisir en fonction de votre région, toujours favoriser des plantes locales, cela peu être des narcisses, de la lavande, du chèvrefeuille, du romarin, verveine, ou des ombellifères comme le fenouil, l’aneth
Laisser s’épanouir trèfles, asters, chardons, et autres plantes spontanées, car gardons en tête que la meilleure façon d’aider TOUS les butineurs, est de favoriser en premier lieu les fleurs sauvages spontanées.
Arrêtons les épandages de pesticides quels qu’ils soient
Ne taillons pas nos arbres, arbustes, buissons de mars à septembre
Créons une zone sauvage au jardin.
Mettre de l’eau à disposition, bassin, mare, coupelles d’eau peu profondes, avec des zones favorisant l’accès et la sortie / veillez à pallier aux risques de noyadesMerci et belles observations à vous
Votre commentaire