Voici le Cincle plongeur, magnifiquement saisi par notre photographe partenaire @Charlotte Frison!
Comment le reconnaître ?
La Hulotte vous répond « on dirait un oiseau en costume de soirée : smocking gris ardoisé très sombre se terminant par une petite queue coquettement relevée à la verticale et chemise blanche d’une propreté impeccable » (1)
C’est à cette poitrine blanche caractéristique que l’observateur reconnaît cet oiseau extrêmement discret, que l’on retrouve dans nos rivières.
Est-ce vrai qu’il plonge ?
Depuis de gros rochers émergés, zones préférées du cincle où il surveille le fond de la rivière, il plonge effectivement et profite du courant pour atteindre le fond de la rivière (rarement plus qu’1m50 de profondeur). Une fois au fond il utilisera ses ailes comme outil pour avancer s’équilibrer face à la puissance du courant.
Il se déplacera ainsi et soulèvera les galets un à un afin d’y prélever ses proies qui se réfugient en dessous.
Larves diverses, trichoptères, coléoptères, éphémères, ponte d’amphibiens ou de poissons, petits crustacés, mollusques tout est bon à prendre.
Plus fascinant encore, il est capable de continuer à pêcher une fois une proie capturée, en la stockant dans son bec !
Il remonte ainsi avec plusieurs proies, notamment en période de nidification, pour nourrir ses petits (à l’image du macareux moine)
Est-ce vrai qu’il marche sous l’eau ?
Tout à fait, cette marque de fabrique incroyable pour un oiseau est obtenue grâce à une partie de ses os qui sont « pleins ».
En effet, la grande majorité des oiseaux ont les os creux, afin de gagner en poids pour d’augmenter les capacités de vol.
L’évolution a inverser la tendance pour cet oiseau, un troc équitable : un vol moins parfait, mais une capacité spéciale de pouvoir rester au fond de l’eau pour pêcher plus efficacement et avec moins d’effort grâce à ce poids supplémentaire !
Autres capacités spéciales incroyables :
-Pour améliorer son confort et sa vision sous l’eau, son œil est équipé d’une « paupière » spéciale (la membrane nictitante), qu’il met et enlève de façon horizontale afin de modifier son cristallin pour compenser la différence de réfraction de la lumière du milieu aquatique !
-Toujours pour plus de confort pendant ses séances de pêches, « les narines du cincles s’obturent et des replis de peau bouchent ses conduits auditifs » (2)
Bien que ses capacités sont fabuleuses, l’évolution ne lui a pas encore permis de respirer sous l’eau, ses séances de pêches ne dépassent alors souvent pas 10secondes.
Ne partez donc pas une fois que vous le voyez disparaître sous l’eau, et observez le regagner une pierre émergée ou peut être même vous indiquera t’il, avec beaucoup de discrétion, la direction de son nid, que vous observerez à grande distance pour éviter le dérangement, le stress, voir l’abandon de la nichée par excès de curiosité !
Sources :
(1) : La hulotte n°10
(2) : Le comportement des oiseaux d’Europe – La Salamandre
Dordogne -France – Avril 2021
Votre commentaire