Chaque année, on se réjouit d’apercevoir, des oiseaux qui naissent, qui prennent leurs premiers repas ou font leurs premiers vols !
Malheureusement, des millions d’entre eux ne vont pas survivre avant l’hiver !
Pourquoi ?
Plusieurs facteurs expliquent ce haut taux de mortalité inhérent aux périodes de nidification :
-Une partie est dû à la prédation naturelle, à la compétition pour un site de nidification , aux conditions /changements climatiques, au manque d’expérience dans le choix du lieu de nidification chez les individus nichant pour la première fois, ou encore le développement de maladies/parasites par exemple.
Mais bien d’autres facteurs sont directement liés aux activités humaines : C’est sur ceux-là que l’on peut agir pour diminuer la mortalité.
Ces millions de jeunes oisillons vont découvrir le monde qui a été façonné et modifier jusque-là par les hommes. Ils vont dépendre de la bonne santé de ces écosystèmes pour survivre et sur les comportements des hommes envers ces derniers :
De la création de l’œuf jusqu’à l’autonomie des oisillons, un grand nombre d’insectes sont recherchés par les oiseaux pour se nourrir.
Pourtant, combien de personnes aujourd’hui décident d’aménager leur jardin de manière à obtenir plus de vie sauvage et d’insectes ? Quel est notre représentation et notre rapport aujourd’hui avec les insectes?
Combien d’oisillons vont naître dans les jardins (ou à proximité) utilisant des pesticides, insecticides, herbicides et autres produits phytosanitaires, dont l’intoxication influera plus ou moins vite sur le bon fonctionnement de leur métabolisme, leur succès reproducteur et plus largement leurs chances de survie ?
Combien de personnes décident encore de nourrir les oiseaux à l’année, et notamment pendant la période de reproduction, malgré les impacts négatifs mis en lumière par la LPO et les centres de soin ?
Ces oisillons nourris aux graines dans les mangeoires, aux pains jetés dans l’eau des parcs développeront des carences, des maladies, pouvant entraîner la mort.
Est-ce que nos jardins sont aménagés de manière à proposer des lieux de nidifications propices aux oiseaux ?
Des arbres avec des cavités pour les oiseaux cavernicoles, des nichoirs adaptés le cas échéant ? Des haies denses, arbres et arbustes pour les autres espèces non cavernicoles ?
Quel rapport avec la mortalité des oisillons ? A défaut de trouver des lieux de nidification propices et sécuritaires, les oiseaux se retranchent sur des lieux potentiellement dangereux, en guise de dernière chance.
Combien de nichoirs non adaptés sont encore achetés en grandes surfaces, sur internet ou en jardinerie, qui finalement deviennent des dangers pour les nichées (perchoir à l’entrée, isolation inexistante ou fragile, trou d’envol non adapté et mal placé, peintures et lazures toxiques pour les oisillons, nichoir mal placé à la merci des prédateurs…) ?
Chaque printemps des centaines de milliers de haies sont taillées, alors que la saison de reproduction bat son plein, retirant aux oisillons leur couvert végétal protecteur.
Combien d’oisillons de Busards se retrouveront broyés par les engins agricoles, en pleine moisson, saison de reproduction ?
Combien d’oisillons de Rougequeue noir se retrouveront condamnés suite à la décision de rénovation de façade pendant la belle saison ?
De plus, combien d’oisillons d’hirondelle des fenêtres verront leur nid délibérément détruits sans autre raison que leurs fientes salissent la façade de la maison ou le pas de la porte…
Aussi, de trop nombreux oisillons tombent sous les griffes d’un des deux animaux préférés des français ? Les chiens, et surtout les chats domestiques et errants accentuent sérieusement le taux de mortalité des jeunes oiseaux chaque année.
D’autres seront condamnés après avoir été ramassé au sol sans s’être renseigné au préalable de la bonne marche à suivre. Combien mourront après avoir été nourris ou abreuvés sans suivre les conseils des centres de soin spécialisés ?
Chacun de ces exemples témoignent des impacts dramatiques que peuvent avoir certaines de nos actions, aussi inconscientes, innocentes voire même bienveillantes soient-elles.
Alors ensemble, acceptons d’apprendre, de remettre en question nos comportements et d’évoluer en faveur d’une meilleure cohabitation avec le vivant.
Personne n’est parfait et on peut tous s’améliorer dans notre accueil et notre protection de la vie qui nous entoure !
Voici deux liens qui vous aideront à agir dans les cas suivants :
Je trouve un oiseau au sol, que dois-je faire ?
www.facebook.com/103925808270545/posts/177546734241785/
Je trouve un/des oiseau(x) mort(s), que dois-je faire ?
Photo : Rougequeue noir juvénile- Phoenicurus ochruros – Tarn – Juin 2022
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